BURNING HEADS : Embers Of Protest (Digipack)ref. Kicking145CD

FEU ! PASSION ! ÉNERGIE !

C’est comme un sticker devenu impossible à décoller. Une présentation immuable : “Nés à Orléans à la fin des années 80, toujours actifs après plus de 35 ans, les Burning Heads ont traversé les époques, contourné les modes et transcendé les styles - de leur héritage oi! et rock australien au punk hardcore en passant par l’electro, le dub et le reggae, toujours fidèles à leur mantra "Fun ! Passion ! Énergie !”

Et s’il faut compléter, tout le monde se met d’accord pour dire des Burning Heads qu’ils sont devenus l’un des groupes les plus endurants, actifs et respectés du microcosme alternatif français, tournée après tournée, disque après disque.

Bien sûr, les circonstances de la vie leur ont fait bousculer une paire de fois l’adage selon lequel “on ne change pas une équipe qui gagne”... mais au moment où sort leur seizième album, on ne voit pas trop ce que l’on pourrait fondamentalement remettre en cause.

Sans remonter trop loin dans leur riche historique de péripéties romanesques, on avait laissé les Burning Heads dans une situation de transition réussie : un nouveau label, des modifs de personnel négociées au mieux, un nouveau chanteur bien intégré et un album du renouveau chaudement accueilli, placé par les fans dans la continuité des meilleurs millésimes.

"Embers of Protest" est donc le deuxième album des Burning Heads avec Fra au chant - et bien au-delà, un Fra fort investi dans la composition collective et le travail de production, depuis les maquettes préparatoires jusqu’aux arrangements finaux. Comme le dit Thomas, batteur et gardien du temple Burning Heads : “On connaît ses atouts, on connaît ses bonnes cartes, on les utilise !”.

Résultat : de Survival Instinct à Always Hate Goodbyes, de Storm In My Throat à Catch My Fall, une baston de tubes - trop nombreux pour être cités - avec une remarquable couleur générale power pop punk, à croire que les Burning Heads ont accentué le côté mélodique british de l’album précédent, voire lorgné un peu vers le rock australien.

Le hardcore n’est pas en reste : composé par le fidèle compagnon de route Dudu, devenu nouveau membre du groupe, un morceau tel que Red aurait pu se trouver sur un des tout premiers albums ou 45 tours ! Et on retrouve même, un irrésistible reggae dub, signature de leurs albums les plus équilibrés.

Le feu qui préside au nom-même des Burning Heads parcourt de bout en bout « Embers of Protest » (“les braises de la contestation”), album où se mêlent les flammes des luttes et celles de la passion. La thématique est obsédante : pyromanie, allumettes, cocktails molotov… jusqu’à l’ultime brûlot, aux airs de devise et de promesse toujours renouvelée : Keep The Fire Burning.

Décidément, quand les Burning Heads prennent le temps de souffler, c’est pour le faire sur les braises !

- Guillaume Gwardeath